Le passeur du port.

Le passeur, un joli mot qui évoque tant de choses. On connaît les passeurs de mémoire,  les passeurs de savoir, ici, l’expression désigne, encore de nos jours, à la fois l’embarcation et la profession. Aux Sables-d’Olonne, tout le monde connaît le passeur. Certains le prennent quotidiennement, d’autres de temps à autre. Lors d’un séjour ici, les touristes apprécient cette petite virée sur l’eau.

Un peu d’histoire
Avant la construction du pont de la Chaume en 1861, avant la rocade, le passeur reliait les deux quartiers de pêcheurs séparés par le port (le chenal). Le passeur permettait de se rendre de la Chaume au quartier du « Passage» des Sables ou l’inverse. Ce moyen de transport fut utilisé pendant des siècles et pouvait également servir à transporter du bétail et des marchandises. Sinon, on pouvait traverser le chenal à marée basse au gué dit « gué aux bœufs ».
Au XVIIIe siècle, c’était le Comte d’Olonne qui « affermait » ce droit à des « marins-passagers » c’est-à-dire des marins qui avaient l’autorisation légale pour faire traverser les usagers. À la Révolution, ce droit est supprimé, la commune des Sables le récupère, mais le système demeure le même : entretenu par la Ville, le bac de passage est loué à un exploitant. Le Chaumois Jacques Daubeuf a rempli la fonction de passeur au début du XIXe siècle et marqué les esprits, car il était assisté de ses deux filles qui ramaient !

Au fil du temps, le poste est tenu par les vieux marins à la retraite qui arment un petit canot, pouvant accueillir quatre à cinq personnes, pour assurer les traversées et devenir « passeurs ». Cela se fait « à la godille » et les enfants qui embarquent sont invités à s’y initier (beaucoup en gardent de merveilleux souvenirs). La traversée était payante et les passeurs s’investiguaient d’un quai à l’autre pour attirer les clients. Avec des surnoms comme « la Pince » ou « Brin d’amour », on imagine bien les propos hauts en couleur qu’ils se tenaient. En ce temps-là, les quais avaient des airs de théâtre à ciel ouvert.

Les choses changent
Le développement du port de commerce et surtout la mise en place d’un pont en 1853 facilitent les liens entre La Chaume et Les Sables, ainsi que les échauffourées entre Chaumois et Sablais. Surnommé le « pont de la discorde », il est détruit en 1978. Les anciens passeurs à la godille sont remerciés et remplacés par un véritable passeur à moteur : « La Chaumoise ».

Aujourd’hui
Le passeur est devenu électrique depuis quelques années, il peut transporter 35 personnes. Les passeurs sont des agents municipaux recrutés par la Ville. Les habitués de la traversée les saluent en les appelant par leur prénom et si on laisse glisser son regard vers le large, on peut peut-être entendre s’élever les voix d’un passé pittoresque.
Il paraît que plane encore sur le passeur l’esprit de Simenon qui, en 1948, écrivait dans Les vacances de Maigret : « D’autres « coins » l’attendaient (…). Le remblai (…), puis le port, l’atelier du voilier, avec ses voiles étalées sur le trottoir, le passeur d’eau, les bateaux qui rentraient et allaient s’amarrer les uns à côté des autres en face de la halle au poisson. »

Juillet Août : tous les jours 7 h à 2 h.

Juin, septembre et vacances de Pâques : du lundi au jeudi de 7 h à 22 h. Vendredi, samedi & veilles de fêtes de 7 h à minuit. Dimanche & fêtes de 7 h à minuit.
Octobre à mai : du lundi au jeudi de 7 h à 20 h. Vendredi, samedi & veilles de fêtes de 8 h à 22 h. Dimanche & fêtes de 8 h à 20 h.
Horaires variables en fonction du couvre-feu.

Tarifs :
Ticket 1,10 € la traversée. Gratuité avec la carte résident.
Carte 10 passages 8 € (en vente dans les offices de tourisme),
Carte mensuelle 14 € (en vente dans les offices de tourisme),
Gratuit – 4 ans.

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