Histoire de la naissance d’un quartier
En 2001, le trafic quotidien de la gare de Montaigu n’enregistre guère plus de 250 passages par jour, car à cette époque, le moyen le plus simple pour se rendre à Nantes reste la voiture. (À titre de comparaison, le trafic ferroviaire est aujourd’hui quatre fois plus important, avec 325 000 passages par an.)
Pour autant, il apparaît nécessaire à cette époque de procéder à des travaux pour faciliter l’accessibilité aux trains des personnes à mobilité réduite, des voyageurs avec de lourds bagages, des familles et des personnes âgées. La passerelle au-dessus des voies n’est guère pratique.
En 2004, la donne change avec le début d’importants travaux à l’entrée de l’agglomération nantaise. L’utilisation du train pour aller à Nantes se développe, car s’y rendre en voiture devient moins facile.
Le trafic en gare de Montaigu augmente, des espaces de parkings sont créés. En 2010, le développement de la ville et de l’intercommunalité modifie totalement la réflexion initiale.
« À cette époque, notre réflexion dépasse la simple question de la mobilité. Nous décidons de devenir plus ambitieux, pour accompagner le développement économique et aider les entreprises qui s’installent et se développent sur notre territoire. La question de la gare devient celle du « quartier de la gare » et d’une ambition nouvelle. Faciliter le lien avec Nantes, mais ne pas faire de Montaigu une ville dortoir. Pour cela, il s’agit de faire du quartier de la gare, une nouvelle zone de développement économique, comme a pu l’être le Vendéopôle à la sortie de l’autoroute » raconte Antoine Chéreau.
La gare se trouve exactement à la lisière de deux communes, Montaigu et Saint-Hilaire-de-Loulay, ce qui ne facilite pas l’aménagement urbain qui les concerne toutes deux. La communauté de communes est alors le maître d’ouvrage. Les premières acquisitions foncières autour de la gare débutent, en vue de la création d’une zone économique tertiaire. « Notre question reste : comment faire de notre gare, non plus une simple gare de départ vers Nantes, mais bien une gare d’arrivée autour d’un pôle économique high tech. À l’époque, notre réflexion n’est pas encore à la création d’un quartier nouveau. »
À partir de 2014, les choses s’accélèrent. Tout d’abord avec la mise en place, pour la première fois sur le territoire, d’un Plan local d’urbanisme intercommunal. Le partenariat entre les communes s’intensifie et mènera à la création de la commune nouvelle en 2019.
De simples aménagements au début des années 2000, en passant par l’idée d’une zone économique en 2010, c’est bien d’un quartier de ville à haute valeur économique dont il s’agit désormais. Des aides régionales viennent soutenir ce projet et la SNCF intervient sur ses infrastructures.
Depuis 2014, est intervenue l’implantation du nouveau collège Michel Ragon, relié à la gare par une voie piétonne et vélo. La fin des travaux sur le boulevard urbain, qui fera le tour de la commune, interviendra en 2022.
Concernant la gare, il est décidé de supprimer la passerelle et de la remplacer par deux passages sous voies. Aménagement plus coûteux, mais plus pratique dans une dynamique de quartier, car fluide et simple d’accès, à la fois pour les voyageurs comme pour les habitants de la ville.
Le développement démographique de Montaigu-Vendée oblige à construire 190 logements par an. La construction de lotissements périphériques pose la question de l’empiètement sur des terres agricoles et reste donc limitée. La densification intra-muros est la bonne solution.
Depuis 2019 le projet est entré dans sa phase opérationnelle. Rénovation du bâtiment voyageur, création des passages sous voies et suppression de la passerelle. Tout ce qui concerne les aspects directement ferroviaires sera terminé en avril 2022.
En 2023, le parking à étages sur 4 niveaux de 496 places sera accessible gratuitement aux voyageurs et libèrera des espaces sur les parkings actuels pour les consacrer à des aménagements urbains des deux côtés de la voie :
parvis, hôtellerie, loisirs, entreprises, habitat, rien n’est encore fermement décidé.
La Région et la communauté de communes sont les principaux financeurs de cet investissement global
de 20 millions d’euros.
D’ores et déjà, les candidats à l’implantation économique sont en grand nombre. Montaigu-Vendée présente la particularité d’avoir un tissu industriel qui se développe et qui innove. Les entreprises phares déjà implantées sur les zones industrielles existantes, attirent des entreprises tertiaires sous-traitantes qui vont s’installer dans le quartier de la gare.
Quant à l’aspect habitation et vie de quartier, « Nous allons faire naître un quartier agréable et moderne, accueillant divers types de logements avec maisons individuelles, groupées et petits collectifs. L’armature bocagère avec ses haies et ses chênes sera conservée. Une coulée verte reliera la gare au collège Ragon et au stade Bossis. Il s’agira de créer un quartier moderne, vert et apaisé avec circulation à 30 km/h, mariant harmonieusement habitat, activité économique tertiaire et services, en lien avec le centre-ville » explique Florent Limouzin, maire de Montaigu-Vendée.
Nées modestement il y a 20 ans autour d’une problématique d’accessibilité en gare, la réflexion, l’imagination et l’ambition donnent naissance aujourd’hui à un nouvel élan, un nouveau quartier, une nouvelle dynamique pour Montaigu-Vendée.
