Découvrez l’estuaire du Payré entre Les Sables-d’Olonne et Talmont-Saint-Hilaire dans les pages de Talmont-Saint-Hilaire Magazine n°2 !
À quelques encablures des Sables-d’Olonne, l’estuaire du Payré est formé de trois cours d’eau qui se jettent à la mer en un large estuaire, entre la plage du Veillon et la commune de Jard-sur-Mer. Ce paysage sans cesse réinventé par la mer et le vent a été désigné « premier site remarquable de Vendée » en 2007. Zoom sur cette zone naturelle unique et ce lieu chargé d’histoire.
L’estuaire du Payré : du port de commerce à l’ostréiculture
Dès l’époque gallo-romaine, l’estuaire du Payré et le port de Talmont s’illustrent comme étant un haut lieu d’échanges commerciaux en devenant une étape de choix sur la route du sel des Romains. Mais c’est au Moyen-Âge que le site connaît son âge d’or. Talmont est à l’époque le seul port entre les villes de Nantes et Bordeaux. La mer remontait alors suffisamment dans l’estuaire pour que les navires marchands parviennent jusqu’au pied du château. Pourtant, livré aux vents, au sable et aux marées, l’estuaire s’envase. Le cordon dunaire est renforcé pour maintenir le passage des bateaux, mais les marchandises sont acheminées jusqu’au port sur des gabarres à fond plat à partir du XVe siècle. C’est l’arrivée du train côtier qui achève cette mutation : le transport de marchandises se passant dorénavant à terre, le havre du Payré se tourne au XIXe siècle vers l’ostréiculture. Les parcs, claires et cabanes ostréicoles redessinent peu à peu le paysage. De fortes tempêtes ont provoqué en 2016 un recul spectaculaire de la dune du Veillon, mais sans pour autant entraîner des conséquences irrémédiables sur l’activité ostréicole qui a maintenu le cap et qui, aujourd’hui, est en plein essor.
L’estuaire du Payré, un site naturel exceptionnel et préservé
Un lagon aux eaux turquoises, des marais salants, une forêt de chênes verts tricentenaires, et des parcs ostréicoles… La beauté saisissante du lieu surprend par ses multiples facettes. Une richesse qui est géologique tout d’abord, puisque ce site est la rencontre entre les roches du massif armoricain au nord et le bassin aquitain au sud. Protégé de la force des vagues par les falaises de la pointe du Payré et la dune du Veillon, l’estuaire abrite une diversité exceptionnelle de faune et de flore, protégée dans le cadre du programme Natura 2000.
La plage du Veillon, repère des familles comme des surfeurs, incarne à elle seule cette fascinante diversité : à la lisière entre forêt, marais et bocage, cette magnifique plage de sable fin d’un kilomètre de long remporte depuis plusieurs années la distinction Label pavillon bleu pour la qualité de ses eaux de baignade.
Des empreintes de dinosaures figées dans la roche
Il y a 200 millions d’années, la plage du Veillon était une lagune très fréquentée par des dinosaures ! Ce site archéologique, protégé depuis 2010, est un des trois lieux en France qui porte la trace de ces créatures préhistoriques. Les promeneurs pourront notamment observer, lors des grandes marées, des empreintes de près de 40 cm… Elles appartiennent à l’Eubrontes veillonensis, un dinosaure bipède d’environ 3 m de haut. Mais c’est loin d’être la seule espèce sur ce site : on dénombre une centaine d’empreintes issues d’une vingtaine d’espèces.
Une randonnée insolite dans l’estuaire du Payré
Long de 8 km environ, ce parcours de deux heures mêle agréablement des vestiges de l’histoire locale et les richesses de cet espace naturel d’exception.
Le départ est situé sur le parking de la plage du Veillon. Prenez le passage d’accès au bois du Veillon, l’une des plus belles forêts du littoral. Longez le chenal du Payré jusqu’à la première étape, les trois « chnous » : vous aurez un point de vue incomparable sur l’estuaire, la pointe du Payré, les grottes et le port de la Guittière. Poursuivez votre marche jusqu’à rejoindre une ancienne chapelle (un oratoire plus précisément). Aujourd’hui en ruines, sa construction date du XVIIe siècle. L’étape suivante est la fontaine du Veillon (privée). Construite face au château de Veillon au XVIe siècle, elle était alimentée par un moulin à eau. Le circuit continue alors jusqu’à la passerelle de Cul d’Âne qui permet de passer directement du Veillon à la Guittière. Le repère suivant est un pigeonnier (privé), aujourd’hui abandonné, qui abritait en 1722 plus de 2 000 oiseaux. Reprenez votre route jusqu’à rencontrer un moulin médiéval. Sa tour était autrefois surmontée d’une cabine en bois pivotante contenant les meules et les ailes. La randonnée se termine au coeur des marais du Chèvrefoy puis à travers les bois des Bourries.
DE L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESTUAIRE SE TROUVE LE PLUS PETIT PORT DE LA FAÇADE ATLANTIQUE, LE PORT DE LA GUITTIÈRE, UN SITE EXTRÊMEMENT SENSIBLE À LA BEAUTÉ SAUVAGE.
Nos remerciements à M. Jack GUICHARD, auteur de l’ouvrage « Le Littoral Talmondais » et à M. Johny LENORMAND photographe.
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