La Roche-sur-Yon, ville dynamique et attractive, est également un vivier de jeunes talents. De Valentine Mandin, chercheuse en neurosciences, à Clément Moreau, acteur et comédien, en passant par Thibaut Rigaudeau, para-triathlète médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Paris 2024, sans oublier la collaboration avec l’influenceur Yofunders, la ville est fière de sa jeunesse prometteuse et des initiatives, comme les Assises de la Jeunesse, qui soutiennent son épanouissement et son succès.
Rencontre avec ces jeunes Yonnais, des passionnés inspirants, qui ont fait leurs premières armes dans cette ville à taille humaine, nichée entre forêt et océan. Découvrez leurs portraits dans les pages de La Roche-sur-Yon Magazine n°19.
Valentine Mandin, la neuroscience au diapason
Curieuse de nature, amoureuse de la musique et des sciences, Valentine Mandin, 26 ans est devenue chercheuse. Originaire de La Roche-sur-Yon, elle est en dernière année de doctorat en neurosciences cognitives au sein du prestigieux laboratoire Neurospin, à Paris-Saclay. Issue d’une famille de quatre frères et sœurs, avec des parents travaillant dans le domaine du social, elle est animée par sa détermination et sa soif de comprendre les mystères du cerveau humain.
Entre musique et recherche, la Yonnaise a pourtant longtemps hésité. « En parallèle de mes études, j’ai suivi pendant de nombreuses années des cours de percussions au conservatoire de La Roche-sur-Yon. En terminale, j’ai intégré celui de Nantes », confie la jeune femme qui a souhaité mener de front ses deux passions le plus longtemps possible. « Je savais, en classe de première, que c’était vers la recherche que je m’orienterais, mais la musique faisait partie de moi et je ne voulais en aucun cas arrêter », explique-t-elle. Bac Scientifique en poche, avec une année d’avance, elle entame une licence de psychologie à Nantes et part étudier au Canada en dernière année. Elle doit alors mettre de côté la musique, « ce qui n’a pas été simple », avoue la percussionniste. À son retour en France, elle prend la direction de Lyon pour un master en sciences cognitives. Elle aurait aimé renouer avec la musique, mais manque de temps à lui consacrer. Elle découvre alors des ponts entre ces deux mondes, associant souvent musique et recherche, explorant ainsi la manière dont les sons et les rythmes influencent le fonctionnement cérébral.
Vulgariser la recherche scientifique
Aujourd’hui, Valentine est pleinement engagée dans la recherche scientifique et consacre son énergie à l’exploration des mécanismes cérébraux, cherchant à vulgariser ses découvertes pour les rendre accessibles au plus grand nombre. Cette volonté de transmission la pousse à partager ses recherches en dehors du monde académique, convaincue que la science doit être plus accessible au grand public, notamment aux jeunes. « Quand j’étais petite je lisais Science et Vie Junior, c’est peut-être pour ça », souligne-t-elle. Récompensée en 2023 par le prix de la Vocation de la Fondation Marcel Bleustein-Blanchet, elle se concentre désormais sur la fin de son doctorat et envisage de partir un an dans un laboratoire de recherche à l’étranger. « C’est une étape obligatoire avant de pouvoir prétendre à un CDI en France », précise-t-elle.
Son parcours inspire et rend fiers sa famille et la ville de La Roche-sur-Yon, car il montre qu’avec de la passion et de la curiosité, il est possible d’accéder à des domaines pointus comme la neuroscience. « Le chemin n’était pas tracé d’avance, mes parents sont complètement étrangers au domaine de la recherche, mais j’ai eu de belles opportunités, et ils ont toujours été derrière moi. »
Du foot au plateau, le parcours inspirant de Clément Moreau
Le Yonnais Clément Moreau mène une vie trépidante et multiplie les projets. Acteur de théâtre, voix de doublage, présent sur le petit et grand écran, il touche à tout. Mais l’artiste vendéen, qui vit à Paris, ne compte pas s’arrêter là. Il se lance désormais dans l’écriture de ses propres films et aspire à décrocher des rôles de plus grande envergure dans un avenir proche.
« Le petit garçon passionné de football que j’étais serait fier du chemin parcouru », confie Clément Moreau en se remémorant son parcours. Né à La Roche-sur-Yon et ayant grandi au Bourg-sous-la-Roche, il était loin de s’imaginer qu’à 34 ans, il commencerait à se faire un nom dans le cinéma français. « À l’époque, il n’y avait que le foot qui comptait. J’étais en sport-études et j’envisageais même d’en faire mon métier. » Mais il comprend très vite que sa carrière de footballeur s’arrêtera là. « Je n’avais pas le niveau pour aller plus loin. » Finalement c’est sur scène qu’il se révèle. « Pendant mon année de terminale, j’ai fait un stage d’une semaine au cours Florent à Paris et j’ai été retenu », s’étonne encore le jeune acteur. « J’avais fait du théâtre au collège et pris l’option au lycée, mais pas pour les bonnes raisons », plaisante-t-il. Draguer les filles et grapiller quelques points pour le bac étaient, à l’époque, ses principales motivations. Pourtant, le théâtre ne lui est pas étranger et comme il aime à dire, « il n’y a pas de hasard. En CM2, j’avais décroché le rôle du Petit Prince dans un spectacle scolaire. J’ai toujours été à l’aise sur scène, mais pour moi, être acteur, ce n’était pas un métier. »
Savoir garder les pieds sur terre
Pourtant, le jeune homme se fait remarquer dès sa première année à Paris. « J’avais 17 ans. J’ai vécu une année incroyable, pleine d’insouciance. J’ai fait mes premiers castings et rencontré mon agent, Brigitte Descormiers. » Clément enchaîne alors ses premiers tournages et figure notamment au casting de la 5e saison de la série Foudre, diffusée sur France 2 de 2011 à 2019. « Les premiers cachets tombent, c’est cool, mais il faut apprendre à gérer », se souvient celui qui a dû enchaîner les petits boulots entre deux rôles pour subvenir à ses besoins. « Mes parents m’ont soutenu financièrement, mais avec la condition qu’à la fin des Cours Florent, je devienne autonome. Je n’ai pas hésité à revenir travailler en Vendée quand j’en ai eu besoin », précise-t-il. « Il faut savoir garder les pieds sur terre. »
Le travail, la clé de la réussite
Acteur prometteur, il est révélé dans Nina et La Stagiaire, deux séries de France Télévisions. Il y fait des rencontres déterminantes et se crée un réseau. En 2024, il enchaîne les tournages : Meurtres en Balagne pour France Télévision, la mini-série En haute mer pour Arte en Suisse, ou encore un petit rôle dans Ad Vitam (Netflix) aux côtés de Guillaume Canet. « J’ai aussi joué dans Bungalow 21 avec Mathilde Seigner au Théâtre de la Madeleine pendant cinq mois », raconte-t-il, heureux de pouvoir varier les expériences. « J’aime toucher à tout et ne jamais me limiter. Mais pour aller plus loin, il n’y a pas de secret : il faut travailler sans relâche. » Et ne pas attendre que les rôles viennent à lui. « J’ai ajouté une corde à mon arc avec l’écriture. Maintenant, il faut que les projets aboutissement. J’espère que mon téléfilm, une comédie sociale, sera retenu par France Télévisions. J’ai également écrit deux longs métrages qui j’espère verront le jour prochainement. » Bosseur et insatiable, Clément Moreau voit plus grand. « Je ne suis pas encore arrivé là où j’ai envie d’être. » Une chose est sûre, dans les années à venir, le nom de l’acteur vendéen pourrait bien envahir nos écrans et les salles de cinéma.
Thibaut Rigaudeau, résilience d’un champion
Médaillé d’argent aux Jeux paralympiques de Paris 2024 en para-triathlon, Thibaut Rigaudeau, athlète vendéen de 34 ans, a réalisé l’un de ses plus grands rêves en montant sur le podium. Cette consécration marque le début d’un nouveau chapitre pour ce sportif de haut niveau, qui a dû faire preuve de résilience dès son plus jeune âge.
Thibaut Rigaudeau n’a pas toujours été destiné au para-triathlon. « J’étais même très branché foot », confie-t-il. Atteint de rétinite pigmentaire, une maladie génétique diagnostiquée à l’âge de 8 ans qui lui fait progressivement perdre de la vue, il n’a cependant jamais baissé les bras, continuant à jouer au football dans plusieurs clubs de La Roche-sur-Yon, jusqu’à ses 19 ans. « La Roche VF, l’ESO et le FC Les Robretières », précise-t-il. Mais, la maladie évoluant, il doit se résigner et raccroche, à contre cœur, les crampons. « Je me suis alors tourné vers le futsal, puis le cécifoot. J’ai même intégré l’Équipe de France et participé aux championnats du monde en 2011 », confie cet amoureux inconditionnel de sport.
Une relation de confiance
Ce n’est qu’en 2018, qu’il découvre le para-triathlon, presque par hasard, alors qu’il reprend des études de kinésithérapie à Paris, dans une école adaptée aux déficients visuels. « Je m’étais fait les croisés au foot et j’étais à la recherche d’une discipline moins traumatisante pour le corps, dans laquelle je pourrais pleinement m’exprimer malgré mon handicap. » Il s’essaie alors à l’aquathlon, « L’expérience a été une révélation, et un an plus tard, j’étais sélectionné pour les championnats d’Europe de para-triathlon », raconte-t-il. Il y prend la 8e place et se retrouve propulsé dans l’univers du triathlon où sa progression est fulgurante. « En 2021, j’ai participé à mes premiers Jeux paralympiques à Tokyo, j’ai terminé au pied du podium. » L’année suivante, il décroche les titres de vice-champion du monde et d’Europe, avant d’atteindre enfin son objectif lors jeux de Paris 2024. « La médaille d’argent, à domicile, quel moment incroyable ! », se remémore-t-il. Cette course exceptionnelle, il l’a partagée avec son guide de toujours, Cyril Viennot. « On se connaît par cœur », explique Thibaut, conscient de l’importance de cette relation pour atteindre ses objectifs. « C’était la dernière grande course de Cyril. Il s’apprête à tirer sa révérence après une carrière bien remplie. Je ne sais pas comment le remercier ; sans lui, je ne serais certainement pas là où j’en suis. »
© Boukla Fabien / KMSP
L’aventure se poursuit
Si ce titre de vice-champion paralympique représente un accomplissement pour les deux hommes, il ne marque en rien la fin de l’aventure pour le para-triathlète. « Je pars sur un nouveau défi cette saison : trouver un autre guide et reconstruire une relation humaine et sportive. » Tourné vers l’avenir, il a les Jeux Paralympiques de Los Angeles 2028 en ligne de mire. « L’objectif est de faire aussi bien, voire mieux. Mais avant, il faudra être performant sur la scène internationale. » Et savoir aussi se faire plaisir. « Je compte bien participer à mon premier half Ironman cette année. » En parallèle, le sportif Vendéen reste très investi dans la promotion du sport pour les personnes en situation de handicap, notamment dans sa ville natale de La Roche-sur-Yon, qu’il aime retrouver dès que l’occasion se présente. « J’y suis très attaché. J’ai d’ailleurs fait plusieurs interventions dans les écoles. J’espère être un exemple et donner envie aux jeunes de se surpasser et ce quelles que soient les difficultés. » Le petit garçon qui manquait de confiance en lui et s’interrogeait sur son avenir est désormais loin derrière lui. « Le sport m’a permis de m’épanouir pleinement. Je suis très heureux aujourd’hui de pouvoir vivre de ma passion et de la transmettre aux autres. » Une passion qu’il pourrait bien assouvir en Vendée dans les années à venir. « Mon futur s’écrira ici, c’est certain. Quand exactement ? Ça, je ne saurais pas encore le dire. »
Yofunders, ambassadeur des assises de la jeunesse
Vous le connaissez peut-être si vous surfez sur Instagram ou TikTok. Gaëtan, alias Yofunders, compte 1,8 million d’abonnés sur les réseaux sociaux. Originaire des Sables-d’Olonne et installé à La Roche-sur-Yon depuis deux ans, la notoriété de l’influenceur et DJ vendéen ne cesse de grandir.
Le jeune homme de 23 ans, qui s’est fait connaître du jour au lendemain sur les réseaux sociaux pendant le Covid, profite pleinement de cette ascension fulgurante dans le monde des influenceurs, même s’il n’en revient toujours pas. « Je trouve ça très surprenant. Tout est allé tellement vite ! » avoue-t-il. Son succès, il le doit à son sens de l’humour, à ses talents d’imitation et son désormais célèbre « Ohlalalala ». « Un post, puis deux, puis trois, la magie de l’algorithme opère et un beau matin, je me réveille avec des millions de vues », confie Gaëtan, qui se retrouve alors propulsé dans un monde qu’il pensait inatteignable. Il côtoie rapidement ceux qu’il admirait hier, lors de soirées et autres événements. « C’est juste fou et tellement imprévisible. Il faut être prêt mentalement, car on peut vite se perdre. »
Un premier single
Également DJ depuis l’âge de 13 ans, il profite aujourd’hui de sa percée sur le net pour faire connaître sa musique. « Ma vie se partage entre la création de contenu et mes sets de DJ. Les deux sont passionnants. Ce sont deux métiers différents, mais à la fois complémentaires », explique Yofunders, qui rêve de signer un album avec une maison de disque et de suivre les traces de ses idoles : David Guetta, Bob Sinclar ou encore Martin Solveig. « Je viens de sortir mon 1er single, I miss You, disponible sur Spotify et à la radio », annonce-t-il. S’il aspire à se faire connaître à l’international, il n’en oublie pas pour autant ses racines vendéennes et a fait le choix de rester vivre à La Roche-sur-Yon. « Je suis bien ici. C’est vrai qu’il y a du business à faire à Paris, mais je préfère m’y rendre 2 ou 3 jours par-ci par-là. On y arrive vite en train. »
Des collaborations locales
Pour Gaëtan, rester proche de sa famille est essentiel pour préserver son équilibre. « C’est très important. C’est mon point d’ancrage. Avoir mes parents près de moi me permet de garder les pieds sur terre. » Sa mère, Sophie, travaille d’ailleurs avec lui depuis deux ans. « Nous avons créé une société, Star Guest qui se décline en trois pôles : la communication, l’influence et l’artistique », explique le jeune entrepreneur.
Rester en Vendée lui permet également de multiplier les collaborations locales. Ambassadeur des Assises de la Jeunesse yonnaise, il aime partager sa bonne humeur et aller à la rencontre de ses abonnés. « Je suis Vendéen et j’en suis fier. C’est une évidence pour moi d’utiliser ma notoriété pour valoriser mon territoire et des actions qui me tiennent à cœur. »
Yofunders
Star Guest
yofunders@starguest.fr
11740
Le chiffre : 11 740 jeunes, âgés de 12 à 25 ans, sont recensés dans la seule ville de La Roche-sur-Yon, soit plus de 20 % de la population yonnaise.
À ce jour, 2 500 jeunes ont contribué aux Assises de la Jeunesse. 30 temps de concertation ont été réalisés sous des formats divers (ateliers, enquête, ciné-débat, événements). Pour être au plus près d’eux, la Ville de La Roche-sur-Yon a diversifié ses modes de communication, avec des publications Tik Tok ou Instagram. Et pour clôturer cette riche année de concertation, un temps festif, ouvert à tous les jeunes de 12 à 25 ans, est organisé le 18 décembre 2024 au Quai M.
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