Secrets & splendeurs du Port de la Guittière

Du port de commerce à la zone ostréicole

À l’embranchement du chenal de l’Ile Bouchard, du Payré et du chenal de Talmont, cette zone ostréicole qui embrasse du regard l’estuaire du Payré était à l’origine un port de commerce, du XIVe siècle à la fin du XIXe siècle. Alors que l’estuaire s’envase peu à peu, il devient l’avant-port de Talmont à partir du XVIe siècle. Découvrez les secrets et les splendeurs du Port de la Guittière dans Talmont Saint-Hilaire Magazine N°3.

« On chargeait à la Guittière le sel, peut-être le blé », commente Jack Guichard, Talmondais passionné d’histoire. « On y embarquait aussi le vin. Les bateaux arrivant de Bretagne, du Pays basque et d’Espagne étaient à vide, ils avaient un leste ; Ces pierres prélevées sur leur lieu de départ étaient par la suite jetées dans le port de la Guittière. Les vieux murs des maisons du port de la Guittière ont été fabriqués avec ces mêmes pierres. »

Elles ne sont pas les seules traces de cette époque. Au bout de la rue Henri Dorie, à côté du puits communal, notre regard est attiré par une maison qui domine les autres d’un étage, flanquée d’une tour. Il s’agissait de la caserne des douaniers et de sa tour de guet, une construction stratégique pour surveiller notamment le trafic de sel.

L’activité commerciale de cette époque a ainsi modelé progressivement le paysage. La flèche de sable de la plage du Veillon a par exemple été créée par l’homme en 1896 : un cordon de pierres a été construit pour réduire l’entrée et ainsi permettre au courant de surcreuser le chenal pour le passage des bateaux. Ces aménagements n’auront que finalement peu d’utilité pour le trafic de marchandises : peu de temps après, les Tramways de Vendée fournirent aux échanges commerciaux un mode de transport pratique. Mais c’est grâce à ce cordon que, dès 1915, une nouvelle activité pour la région voit le jour : les concessions ostréicoles se développent peu à peu, sculptant durablement le territoire jusqu’au résultat que l’on connaît aujourd’hui. Un site naturel exceptionnel, classé premier site remarquable de Vendée.

Dans une rue qui porte aujourd’hui son nom, sur le port de la Guittière, se trouve la maison de saint Henri Dorie, prêtre missionnaire.

Saint Henri Dorie, l’enfant de la Guittière

Une enfance pieuse et studieuse

Né en 1839, ce fils de cultivateur de la Guittière est décrit comme un élève moyen, timide et de santé fragile. Son abnégation dès le plus jeune âge est pourtant incontestable. À l’âge de 13 ans, le jeune garçon entre au séminaire de La Bauduère, puis des Sables-d’Olonne. En 1860, le jeune abbé poursuit vaillamment son apprentissage en entrant au grand séminaire de Luçon, mais son projet gardé secret est ailleurs : les missions étrangères.

Le « petit vendéen », prêtre missionnaire

En 1864, devenu prêtre, il embarque pour la Corée le 19 juillet. L’attend alors un long et périlleux voyage de plusieurs mois jusqu’à Son-Kol, petit village d’une cinquantaine d’âmes. Caché par la population locale – les populations chrétiennes sont régulièrement persécutées sur le territoire – le missionnaire apprend avec application la langue coréenne et gagne le cœur de la communauté qui le surnomme Kim-Sin-Pou, « le Père en or de nos âmes ». Arrêté par la police seulement huit mois après son arrivée, il est martyrisé et exécuté devant la foule le 8 mars 1866. Cette persécution fit près de 8 000 victimes, de 1866 à 1870. Le « petit vendéen » Pierre-Henri Dorie est finalement canonisé à Rome, par le Pape Jean-Paul II, le 6 mai 1984.

La maison natale de Pierre-Henri Dorie est ouverte tous les étés pour des visites, sur demande auprès du presbytère (02 51 90 60 25).

La Guittière, le port ostréicole

Autrefois village de sauniers, le port de La Guittière est devenu au début du siècle dernier un village d’ostréiculteurs où se succèdent les générations. Des professionnels passionnés par leur métier qui ont à cœur de travailler leurs huîtres avec patience afin d’en faire des produits reconnus de grande qualité. Et les consommateurs ne s’y trompent pas, puisqu’ils viennent en nombre, en toute simplicité, déguster le noble produit aux quatre cabanes ostréicoles de ce lieu authentique et protégé. Qui sont-ils ?

L’huîtrier Pie

Amoureux de la mer et de la nature Freddy Ouvrard et son équipe vous accueillent à la cabane tous les jours de l’année et vous font partager passion et savoir-faire le temps d’une dégustation au bord des bassins. En magasin ou à emporter, au milieu d’un site remarquable, ils vous font découvrir des produits de la mer juste récoltés dans leurs viviers. Des produits d’exception cultivés avec amour et passion.

45 rue des Parcs
La Guittière
85440 Talmont-Saint-Hilaire
Tél. 02 51 90 61 92

Ouvert le lundi, mardi et dimanche de 9h à 14h et du mercredi au samedi de 9h à 18h pour les ventes et dégustations.
Tous les jours de 9h à 19h en période estivale.

Les huîtres Guyau

Murielle et Patrick Guyau baignent dans l’amour de la culture de l’huître depuis 1991. Une passion qu’ils partagent en toute simplicité. En vente directe ou à déguster sur place, ils mettent tout en œuvre pour garantir une fraîcheur absolue et une intensité gustative, pour le plus grand bonheur des gourmets. Un duo d’exception pour des huîtres d’exception qu’ils vous invitent à déguster nature, avec du citron, du vinaigre et des échalotes.

255 rue des Parcs
La Guittière
85440 Talmont-Saint-Hilaire
Tél. 02 51 90 21 83

Dégustation sur place à partir d’avril, sur réservation.

La cabane du P’titgas

Chez les Petitgas, l’ostréiculture est avant tout une belle histoire de famille. À tel point que l’une de leurs huîtres, la Célestine, porte le prénom de l’arrière-grand-mère, née en 1889 et décédée en 1952, une des pionnières de l’ostréiculture à la Guittière. Régulièrement primée au concours général agricole au Salon de l’agriculture, la Célestine, à peine sortie du grossissement est affinée dans le Grand Marais de Talmont, ce qui lui confère un côté charnu et un goût unique, que les Petitgas ne manquent pas de faire découvrir aux visiteurs.

303 rue des Parcs
La Guittière
85440 Talmont-Saint-Hilaire
Tél. 02 51 90 63 50

Ouvert du mardi au samedi de 9h30 à 12h30 et de 15h30 à 18h30, le dimanche de 9h30 à 13h.

Les Viviers de la Guittière

François Dewalles tient le dernier établissement du port, où achat et dégustation sont aussi à l’honneur avec un petit plus, la vue sur l’estuaire du Payré et une terrasse aménagée. Une cabane propice à la contemplation où l’huître se déguste à la bonne franquette au plus proche de la nature et du producteur.

337 rue des Parcs
Le port de la Guittière
85440 Talmont-Saint-Hilaire
Tél. 02 51 90 63 51

Ouvert tous les jours à partir de 10h.

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